Les membres de B2E s’engagent dans la transition écologique et énergétique. Cela passe par la mise en place de nouveaux modèles, telle que l’économie de fonctionnalité. L’entreprise Empreinte Positive fait le point sur ce modèle économique.
Economie de fonctionnalité de quoi parle t-on ?
On entend par « économie de fonctionnalité », un modèle économique qui vend l’usage du bien au lieu de vendre le bien. La conséquence est que la relation « gagnant-perdant » du modèle de la vente du bien, poussée jusqu’à l’absurde avec l’économie de l’obsolescence, est remplacée par un modèle « gagnant-gagnant ». En effet, ce modèle consiste à optimiser l’utilisation d’un produit en allongeant sa durée de vie et à proposer un ensemble produit-services intégrés.
Ainsi la durée de vie est allongée en jouant sur :
- Une meilleure qualité de conception et de fabrication,
- Une maintenance facilitée,
- Une gestion de l’évolutivité du produit,
- Une utilisation optimisée, mutualisée.
Un modèle gagnant-gagnant
L’ensemble produit-services intégrés permet des synergies générant des économies substantielles, et un niveau de performance plus élevé.
L’économie de fonctionnalité est donc une innovation de rupture qui porte sur l’organisation des entreprises. Toute entreprise a la possibilité de repenser son offre sur la base d’un contrat de résultat entre son client et elle-même grâce à des indicateurs judicieusement trouvés. Une relation partenariale s’établit alors, pour un bénéfice mutuel.
Le bilan économique pour le client comme pour le prestataire s’y retrouve amélioré :
- Baisse des charges : les produits durent plus longtemps donc moins de quantité à produire, moins de consommations de matière première, d’énergie, d’eau…
- Augmentation de la valeur ajoutée : l’ajout d’une activité de service permet de monter en gamme, de se diversifier, de fidéliser…
La fin d’une économie dite « linéaire »
L’économie de fonctionnalité est le contraire de l’économie linéaire (extraire-fabriquer-consommer-jeter) et plus particulièrement de l’obsolescence programmée qui raccourcit davantage la durée de vie des produits.
De plus, l’économie de fonctionnalité est le niveau le plus optimisé de l’économie circulaire :
- Le recyclage des matières premières
- La remise à neuf à partir de pièces détachées recyclées
- Le réemploi, le ré-use, la réparation
- L’allongement de la durée de vie et l’évolution du produit = économie de fonctionnalité
Enfin, il existe des niveaux au sein de l’économie de fonctionnalité en fonction de :
- La gestion de l’usage
- La mutualisation
- Le degré de maintenance
- La gestion de la fin de vie du produit
- La conception orientée économie de fonctionnalité
- Le surcroît de performance
- L’ajout de service connexes
Retour d’expérience de l’entreprise Michelin
Alexia Lopez d’Empreinte Positive et son partenaire Eric Froment de SEFIOR ont choisi d’illustrer cet article avec l’exemple de Michelin qui est assez explicite.
L’entreprise conçoit un nouveau pneu qui permet de réduire la consommation de carburant de 11% mais ses clients refusent de payer plus cher. Michelin a alors l’idée de changer son modèle économique : il reste propriétaire des pneus, facture à son client les kilomètres parcourus par les camions équipés de ses pneus et délègue un technicien sur place pour gonfler les pneus et les rechaper.
- Pour le client, le prix baisse de 36% et la consommation de carburant baisse de 11%
- Pour Michelin, une économie de 50% en consommation d’énergie et de matière première (il fabrique 20 pneus au lieu de 64 auparavant)
Pour en savoir plus : Empreinte Positive
Pour aller plus loin : http://economiedefonctionnalite.fr/